l’intramorphose
exposition collective et nouvelle d’exposition
curatée et écrite pour Treize
12.03.2025 - 10.05.2025
L’Intramorphose raconte l’histoire d’un monde qui coule. Ou plutôt, celle d’un monde qui déborde. C’est une exposition dont la thématique principale est l’incertitude, mais qui parle aussi de doute, d’instabilité, de corps précaires et mouvants agencés d’une certaine manière, mais qui auraient pu être autre, ou tout simplement ne pas être. Ses intrigues se déroulent et prennent pour toile de fond des paysages effacés, sans passé ni futur, où des corps se traînent sous des cieux de sanguine qui n’accueillent ni aube, ni crépuscule, ni zénith. Elle parle de ces couleurs qu’on ne sait pas toujours bien nommer, de ces soirées passées à épier le miroir par crainte que nos reflets se mettent à nous désobéir, et de colonies de bactéries qui se répandent sur une peau micro-organique et commencent à tracer des dessins : un jeune homme dort et de gigantesques oiseaux veillent sur ses rêves. Aussi, de ces images de l’enfance, en apparence insignifiantes, mais qui existent en nous et qui ressurgissent de temps à autre sans que l’on sache vraiment pourquoi. C’est une exposition pleine d’impressions, d’intuitions et de souvenirs ; de chimères aussi, d’organes de pierre, de chair et de verre ; de choses qui n’existent d’abord que dans les poèmes jusqu’à ce que quelqu’un leur donne une forme par laquelle le songe investira d’autres esprits. La suite est moins claire, mais arrivera néanmoins, puisque toujours, les choses s’enchevêtrent et travaillent ensemble à la production des formes, des idées et des êtres. L’Intramorphose raconte l’histoire d’un monde étrange - le nôtre - où rien n’était vraiment prévu, mais où tout devient ensemble, dans l’infinité des configurations particulières qui se réagencent et forment les moments.© Florent Groc